Les coraux et Bernard-l’Ermite
Aujourd’hui, on se retrouve avec une fable de Eugène Kemmerer intitulée Les coraux et Bernard-l’Ermite.
Aujourd’hui, nous continuons à découvrir à quel point les océans sont fragiles avec une fable fort à propos « Les Coraux et Bernard-l’Ermite ». Il ne suffit pas d’avoir un beau palais comme les coraux quand arrive la tempête !
Les Coraux et Bernard-l’Ermite .
Ce bon monsieur Bernard-l’Ermite
Avait transporté sa guérite,
Tout près d’un palais de corail.
No payant pas d’impôts , il n’a qu’un soupirail
Pour humer l’air, et puis, comme fait la chenille,
Il prend une autre souquenille,
Tous les ans,
Au printemps.
Les Coraux sont les architectes
Des mers. Sur assises correctes,
Ils font, en secrétant tous les matériaux,
Des Douvres dont l’éclat brille comme joyaux,
De vastes continents, des îles ,
Où viendront s’élever des villes ,
Qu’avenir
Doit bénir.
Dans sa chère et humble coquille ,
Seul dans l’immensité, Bernard se recoquille ,
En se plaignant, accusant Dieu,
A qui faire mieux coûte peu.
Dieu n’a pensé qu’au madrépore,
Quand lui, le chétif qu’on ignore,
Est venu
Presque nu.
Mais un jour, en hurlant et rageant, la tempête ,
A l’horizon lève la tète.
Hideuse et sifflante, elle accourt ;
Sous son fouet, écumant, le grand Océan court.
De ces coraux il fait sa proie ;
11 rompt, il écrase et il broie.
Tout se tord.
C’est la mort l
Dans sa coquille, notre Ermite
Roule comme un lètu , roule encore et s’abrite
Sous un varech qui ploie au flot.
En sûreté dans son îlot :
— Parbleu ! dit-il, mettant la tête à l’orifice ,
Coquille vaut mieux qu’édifice. —
Dieu vêtit
Le petit.
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